La méditation pour prévenir la dépression

Fatigue, apathie, absence de motivation, désespoir : la dépression est l’un des maux qui frappe le plus communément nos sociétés. Si les antidépresseurs demeurent le moyen le plus courant de la contrer, ils n’empêchent pas vraiment les rechutes. Force est de constater qu’il faut explorer d’autres voies. C’est pourquoi les scientifiques sont de plus en plus nombreux à se demander quelle aide peut fournir la méditation pour prévenir la dépression.

Méditation pour prévenir la dépression

Des symptômes de début de dépression

Un début de dépression se traduit par le fait de ruminer sur les aspects négatifs de soi-même et des autres. Il est possible d’être plein de ressentiment, d’être irritable ou coléreux et d’éprouver le besoin d’être rassuré par autrui. Elle peut aussi se traduire par des plaintes quant à des douleurs physiques qui ne reposent sur aucune maladie somatique.

Les pensées

Il est déjà possible d’intervenir à ce stade par différents moyens dont l’objectif est d’empêcher notre esprit de tourner en rond. C’est un fait que si nos pensées sont toujours les mêmes, qu’aucun air frais, au sens propre comme au figuré, ne viendra nous changer les idées. Ces pensées régulières peuvent être présentes parce que nous sommes enfermés dans des cycles sans aucune récréation (à cause d’un travail trop prenant et pas épanouissant, de souci de santé ou financiers, d’inquiétude pour des tiers, du stress etc.). Ainsi, face aux symptômes évoqués plus haut, il est important de rencontrer de nouvelles personnes, de faire un peu d’activité physique et de s’ouvrir à la méditation.

Les rechutes

Le plus souvent, ce sont les médecins généralistes qui traitent les dépressions, essentiellement en prescrivant des antidépresseurs. Mais au bout de l’épisode dépressif, le traitement s’arrête et plus de 50% des patients qui donnaient l’impression d’avoir entièrement récupéré rechutent. Après un deuxième ou un troisième épisode dépressif, la probabilité de rechute est de 80% à 90%. Pourquoi ? Parce que si les substances chimiques qui calment la dépression sont diffusées efficacement dans le cerveau, l’esprit, lui, n’est ni soigné, ni éduqué. Il convient donc de le renforcer, l’endurcir, tout comme un muscle ou un organe, au final. Pour cela, la méditation est une piste très sérieuse.

Combiner médecine et méditation pleine conscience

Il existe aujourd’hui, des chercheurs mettant au point des combinaisons inédites, alliant méditation et psychothérapies modernes. La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience ou MBCT (Mindfulness-based Cognitive Therapy), fondée sur le programme de réduction du stress de Jon Kabat-Zinn du Centre médical de l’université du Massachusetts allie la thérapie cognitive comportementaliste à la méditation. Ceci permet au sujet d’être davantage conscient du moment présent et des modifications qui interviennent à chaque instant dans son corps et dans son esprit.

Ce que les participants apprennent

Lors de classes hebdomadaires, les participants apprennent à pratiquer la méditation en pleine conscience. De plus, ils reçoivent une éducation de base sur les états d’humeur. Ainsi, avec cela et plusieurs exercices de thérapie cognitive, ils mettent en évidence le lien entre la pensée et les émotions.

Ainsi, la MBCT permet aux participants de prendre davantage conscience de leur état d’esprit. Ceci leurs permet d’apprendre à reconnaître les signes annonciateurs d’une rechute. Elle les aide à rompre le lien entre humeur négative et pensées négatives. Les participants développent leur capacité à accepter les variations de leur humeur, à laisser aller et venir pensées et sensations, même très négatives, sans intervenir.

Ils réalisent qu’ils peuvent rester en contact avec le présent. Ainsi, ils n’ont plus besoin de ruminer le passé ou à s’inquiéter du futur. Ils apprennent à mieux vivre le moment présent et à prendre davantage de plaisir aux bonnes choses de la vie. Deux essais cliniques sous contrôle ont démontré de bons résultats. La MBCT peut réduire la probabilité de rechute de 40 à 50% pour les sujets qui ont déjà eu trois épisodes dépressifs ou davantage.

Nous avons donc en nous, les ressources nécessaires en nous. Nous pouvons contrer bon nombre des menaces qui planent sur notre santé ou notre équilibre mental. Tout ce qui importe, c’est d’apprendre à les maîtriser pour les utiliser au mieux. Ainsi, pratiquer la méditation pour prévenir la dépression ou d’autres états de fragilité psychique fonctionne. Nul doute que la science moderne sera prête à l’admettre de plus en plus volontiers, à mesure que des expériences renforcent cette thèse.

Nous invitons donc tous ceux qui ont déjà connu cet état de dépression de partager avec nous les pensées fortes ou les techniques qui leur ont permis de surmonter cette épreuve.

Sujets abordés dans l’article :

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